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THE GALLERY

Jérémy Fournié : Director Adeline Augereau : Personal assist. Jean-François Hubert : Administrator Marie-Thérèse Quiriquanton : Public Relations Sonia Ruffion : Resp.logistic

 

Au cours d’une résidence en 2009 à l’O.N.V.A (office nationale des vacances annuelles), avec le collectif Interstice Collective il s’est posé au moment de sa finitude la question de l’exposition et de son public. Souhaitant inviter un maximum de personne en dehors de notre réseau amicale, j’ai eu l’idée de créer une fausse galerie d’art du nom d’aerophagics contemporary en ouvrant une page Facebook et en collant un sticker éponyme sur la vitrine de la résidence.

 

Repris opportunément sur la page web de la commune d'Ixelles récapitulant les galeries d’art implantées sur son térritoire, aerophagics contemporary s’est retrouvée de fait institutionnalisée : Je reçu alors de nombreux dossiers d’artistes afin d’exposer au 211chaussée d’Ixelles, ainsi que quelques candidatures spontanées pour travailler au sein de la galerie. Adoptant le simulacre en réponse à ces demandes, je pris la posture de galeriste d’art. C’est à dire de ne jamais donner suite à leurs demandes.

 

aerophagics contemporary à pris toute son amplitude sur Facebook. Ce réseau social où le ‘moi je’ de l’égo peut se façonner pleinement au travers d’images, du champ ‘exprimez-vous’ et d’invitations. La richesse du profil se calculant au nombres d’amis. A la base, je suis un utilisateur lambda de ce réseau, mais au fil du temps, je me suis aperçu que bons nombres d’artistes, d’amateurs, de marchands, de collectionneurs et de critiques d’art s’y trouvaient. Chacun promouvant son statut au travers de profils, de groupes, de pages. Tout cela produisant un flux d’(non) informations narcissiques et confuses.

 

Le marché de l’art est basé sur l’exclusion mais au travers de Facebook chaque artiste, amateur, marchand, collectionneur, critique d’art peut choisir de devenir ‘ami’ de tels artistes, amateurs, marchands,collectionneurs, critiques d’arts, institutions, musées (ayant une notoriété sur le marchand de l’art) via une demande d’ajout) à leur liste d’ami. Tout cela contribuant à entretenir fortement un sentiment illusoire d’appartenance au monde de l’art.

 

aerophagics contemporary est tout aussi illusoire mais pour certaines personnes cette galerie existe puisqu’elle est sur Facebook. De plus certaines personnes se sont rendues chez aerophagics, elles ont vu l’autocollant et l’exposition du collectif Interstice Collective, et même quelques-une se sont renseignées sur les modalités pour y exposer. Ceci prouve que cette galerie existe puisqu’elle fait des expositions et diffuse des artistes. Elle produit un lieu qui tend à devenir un cadre de référence pour le marché de l’art.

 

Pour qu’une oeuvre d’art soit considérée en tant que telle, il faut qu’elle soit exposée dans une galerie, être reproduite dans les magazines spécialisés et être soumise à la critique.Un profil Facebook tel que celui d’aerophagics contemporary peut promouvoir une oeuvre d’art à son statut car :

 

1) Elle est une galerie

2) Par son profil Facebook elle s’adresse à un public spécialisé dans le monde de l’art

3) Par la parution de ses publications et écrites (toujours sur Facebook) elle soumet les expositions qu’elle présente, à la critique.

 

aerophagics contemporary est un ovni sur le marché de l’art, puisqu’elle propose uniquement le feedback d’une tendance actuelle,où le miroir Facebook avec sa surface auto-réfléchissante, crée des perspectives trompeuses.

 

J.Fournié / Juillet 2009